samedi 30 juin 2018

Pourquoi ces mots

Pourquoi ces mots

C ' est pourquoi tous ces mots
Que je dis
En solo
 Que j' écris 
Aujourd' hui

C ' est pour dire
Sans finir 

Dire quoi

Des émois
De la mélancolie 
Ou le brin de folie
Que l' on fabrique
En chimérique
Dans son grand soi
Dans son frisson

Ou simplement produire des sons
De la musique dans son espace
Par les phonèmes
que l' on aime
Pour occuper le temps qui passe

C' est la peur du silence
De la cadence
Du défilement des jours
Un arc-boutant
Contre l' enfermement

On parle dans sa tête
Des idées qu' on feuillette
On parle dans son corps
Toujours encore
On parle on est sophiste


On parle et on existe
       JB

vendredi 29 juin 2018

Viens avec moi

Viens avec moi

Viens avec moi
écouter la voix

la voix du temps qui passe
en sonorité basse
murmure
susurre

presque rien
anodin

un souffle dans la tête
qui m' inquiète


celui du temps qui passe
me réchauffe mais parfois me glace

lui qui vient de si loin
et qui est toujours là
imprégné de peines  de joies
d' émois

Nous sommes portés
bercés
par le temps passé qui repasse
et redit nos grâces nos disgrâces

souffle léger puis tempête
dans ma tête

Je vous en prie
Tout est si vieilli
Eloignez le temps qui passe. 
Eloignez
le temps passé
JB




















Le mur

Le mur

 Tu avances
En ton enfance
Tu grandis
Et puis 
Il surgit 
Il est là
Devant toi
Le mur
  Infranchissable
Implacable
 
Le mur
Celui des espérances déçues
Du mal vécu
Ta blessure
 
Toujours dure
 
Tu aurais tant voulu
Le franchir 
Te grandir
Au-delà
Du mur
 
Mais tu es resté là
Et tu es encore là
Frustré
Inachevé
         JB
 

jeudi 28 juin 2018

Arc-en-ciel

Arc-en-ciel

Petite ondée
Rafraîchissante d' un jour d' été
Et l' arc est apparu
En ciel soudain venu
 
Forme parfaite
Art en quête
Est-ce une voûte
 
Est-ce une route
Ou bien un pont
Vers l' horizon
A franchir par-dessus par-dessous
 
Pour aller où
Et pour y trouver quoi
Réponse à un émoi
Ou n' est-ce que le dessin
Dans l' air d' un frais matin
D' un grand décorateur
 
Porteur
De la palette
D' un univers en fête
Sa déchirure du blanc
Qui s' ouvre et s' offre grand
Dans sa candeur
En sept couleurs
Tout en délicatesse
  En finesse
 
Pour montrer un chemin
  Vers le divin
 
Puis mission accomplie
Il se dilue
N' est plus
Nous laissant des regrets ainsi
Que des désirs vers un Beau accompli
                        JB


Grand peuplier

Grand peuplier

Grand peuplier
Dégingandé
Tu oses
Vilaine chose
Tohu - bohu
Obturer
La vue
Sur mon clocher

Tout là - haut tu peignes 
Les trainées
Des nuées
Effilochées

Tu essuies les dernières larmes
Du  ciel en alarme

En chagrin
Tu repeins 
Aussitôt
En badaud
En esthète
En poète
De bluettes
Le bleu
Cafardeux
Trop dilué
Evaporé

Continue
Tu excelles
Paternel
A essuyer la vitrine du ciel.
     JB


Le temps le vent

Le temps le vent


incléments
regimbant
 

décoiffant
sur la tête
dans la tête   en tempête
en cueillette
de brunettes
de blondes de blondinettes
aux chevelures défaites
 
 

par le temps
mécréant
 

par le vent
harcelant
 
et le coeur du vieil homme
en maelstrom

bat en saccades
la chamade

JB
          
                                                                              

samedi 23 juin 2018

Qu' y a-t-il en haut



Qu' y a-t-il en haut ?

Et pourquoi en haut
L' univers n' a ni bas ni haut
Le bas est vers mes pieds et le haut vers ma tête
la question n' a ni queue ni tête

Alors qu' y a-t- il au loin
Dans les confins
Plus loin que les années- lumière
Plus loin que le rai de lumière
Qui semble m' interpeller
Me provoquer
En s' obstinant à pénétrer chez moi
Sans donner  réponse à mes émois

Peut-être rien de plus
En terminus
Que mon ici - bas
Déjà très grand pour moi
Alors ce que je cherche au loin
Chaque soir chaque matin
Ne serait-il pas
Sans que je le voie
Déjà chez moi
Déjà en moi
                        JB

Et le temps est passé

         
Et le temps est passé


Tu n' aimes pas le jour
Tu n' aimes pas la nuit
le temps de tes amours
Tu le crois est fini

Tu aimes mes poèmes
Ma belle amie ma soeur
Ma fidèle lectrice
Moi je vois dans ton coeur
Beaucoup plus que des rides je vois des cicatrices


Et tout ce  temps passé
Saura-t-il effacer
             JB

vendredi 22 juin 2018

Nocturne


Nocturne

Il eut suffi
Il eut suffi de rien
Pour éclairer sa nuit
Baliser son chemin
Par la main de l' amie
Mais elle n' était pas là
Alors son coeur s' éteint
Alors son coeur s' en va

Ne pleure pas
Ce n' est rien
Rien qu' un petit chagrin
Rien qu' un petit trépas

La barque glisse sur l' eau
Sur l' eau de la rivière
Et soudain j' oublie
Mes pensées éphémères

La lune s' est assoupie
Et s' est perdue là-haut
Dans le miroir de l' eau

La terre entière
Ma vie
Ne sont qu' un clapotis
               JB

Vie brève

 Vie brève

Ma main dans ta main
et puis ?
et puis rien c' est ainsi

Mes yeux dans tes yeux
et puis  ?
et puis rien c' est ainsi


Mon souffle dans ton souffle
et puis ?
et puis rien c' est ainsi


Mon âme dans ton âme
et puis ?
et puis rien c' est ainsi 

Ma vie dans ta vie
et puis ?
et puis rien c' est fini

JB







Rien ou presque



Rien ou presque

Un point au loin
perdu dans le lointain espace
fugace
de l’ espace
ou du temps
je ne sais
  

il me suit
indiscret
et m’ obsède
et m’ excède
il trouble mon regard
l’ effare
 

le voilà qui s’ approche
et s’ accroche
et enfle et occupe ma tête
obsolète
 

ce n’ est rien
rien qu’ un souvenir
qui suffit à emplir
ma pensée désuète
 

aussitôt il repart vers son lointain espace
de l’ espace
ou du temps
 

Rien
ce n’ était qu’ un infime instant
de l’ espace et du temps.
JB

Dans mon bocal

                                                                                                Dans mon bocal je tourne en rond

Dans le morne aquarium de ma vie
De poisson rouge de poisson gris
Je tourne en rond
le mur est lisse
Tout doux je glisse
Mettre mes nageoires dans des bottines
Pour trottiner comme les humains
Non je ne suis pas un poisson de Darwin
Je n' ai pas de pied ni de main
Ma caudale n' est pas un étendard
Glorieux parmi les nénuphars
Ma vie s' en va ma vie s' en vient
Vie de poisson pas vie de chien
Aucun angle dans ma demeure
J' avance sans peur


On m' a dit que tout là-haut
Il est un autre monde
Qu' une autre vie y abonde
 mais moi je vis dans l' eau
 alors ici je fais mes bulles
 Pas ridicule



Cet étroit espace est ma place
  C' est ainsi que ma vie se passe
  j' aurais pu prendre un marteau
 pour faire voler tout ce carreau 
et connaître un monde nouveau 
Quoi ? je n' aurais pas survécu ?
J'aurais tout au moins combattu ?
  
  Je suis poisson tu es oiseau
Je nage en bas Tu voles en haut
et je suis résigné
Car par l' ordre divin
Ici-bas chacun
A sa place assignée


                 JB




mercredi 20 juin 2018

Sentier



Sentier


Je suis allé hier
Au long du sentier de ma vie

Ce chemin de vie éphémère
Déjà finie

J' y ai vu des lambeaux de rêves
Des soupirs désappointés
D' espoirs vains qui s' achèvent

Et j' ai tout retrouvé

Une larme a mouillé mes yeux
Et tout devint vaporeux

On ne peut remettre à demain

 Son destin

   JB

 



Solstice


Solstice

Je suis en-bas sous le solstice
 

Je le regarde tout là - haut
Au centre des points cardinaux
0euvre fécondatrice
De jours plus beaux
 

Les rayons de jour
Tour à tour
Montaient chacun un peu plus haut
Etait-ce pour me faire plaisir
Répondre à mon désir
 

Ou parce qu' il en est ainsi
En ordre préétabli
Sans conteste
Par la mécanique céleste
D' un talentueux horloger
Surdoué
Qui règle le cours de nos vies
 

Ma vieille montre à gousset
Disposait
D' un remontoir
Dont parfois le ressort se cassait
Tard
Ou tôt
Si on le remontait trop
 

J' ai confiance en mon divin ami
Mais que se passera-t-il s' il oublie
Le remontoir ou si le ressort se fragilise
Se brise
 

Et je me demande parfois si par le passé
Ça n' est pas déjà arrivé.

JB

mardi 19 juin 2018

Jeunesse

Jeunesse 

Et revient sans cesse
Le temps
Celui de la jeunesse 
En kermesse
D' émois qui vagabondent
De coeurs qui se confondent
 
En joie profonde
Qui inonde
Chacune des secondes
De la fête blonde
 
Les yeux bleus
Radieux
Levés
Vers le bleu
D' un ciel
A l' avenir lumineux
Sans nuages
Sans présages
Sans orage
 
Quiétude
Plénitude
Certitude
Que rien de tout cela
Jamais ne finira
Que tous ces instants
Flamboyants
Forment une ribambelle
De bonheurs éternels
 
Et puis
D' un coup
Tout
Tout s' évanouit
 
Comment ? C' est déjà fini ?
                        JB