samedi 4 avril 2020

mercredi 10 janvier 2018


Histoire de petit vieux - comédie en 4 actes

  Petite comédie en 4 actes                                                                                             
 ( Début réel, mais suite très imaginaire                                  seulement  pour le plaisir d' écrire)
 

Acte 1.                                                                                             Il s' agit de Monsieur JB, vieil homme de 93 ans
dans sa bonne ville de Reims qu' on sait être très attentive au bien - être de ses vieux administrés.
La plupart de ses anciens amis ou condisciples ne sont plus là, partis pour un monde qu' on dit meilleur,lui qui n' y  croit pas trop a préféré rester là, il marche encore, certes avec l' appui d' une canne,car il craint les déséquilibres dont l' un l' a déjà fait chuter dans le tram et un autre sur un trottoir.Certes il se fatigue vite en arpentant rues et trottoirs et parfois son souffle est court, peut-être à cause de son coeur diagnostiqué un peu lent et irrégulier mais son esprit est heureusement encore intact, tout au moins en est-il persuadé et puis il s' est souvenu que sa bonne Municipalité finance un service de transport des handicapés ou vieux fatigués et son médecin

à qui il en a parlé lui a dit que sa condition physique déclinante lui permettrait de bénéficier de ce service et que ce serait très bien pour lui.
Voilà M.JB tout ragaillardi, on remplit le certificat médical, on écrit la demande d' admission et les justificatifs avec grande attention en évitant bien sûr les fautes d' orthographe comme on faisait dans sa jeunesse, grand souci des vieilles générations hélas oublié des nouvelles, persuadé qu' on sera un heureux élu de cette société de transport pour handicapés que M.JB connaît bien puisqu' elle assure depuis plusieurs années les déplacements, en particulier médicaux, de son épouse,Mme JB plus fatiguée que M.JB physiquement et mentalement et dont la mémoire, hélas devient très défaillante, plus même apte à utiliser un téléphone ordinaire

et encore moins un de ces joujoux modernes appelés je crois, smarphones. MmeJB est prise en charge par cette société de transport dont le nom" Trëma" bizarrement fait appel à un signe graphique très particulier que    l' on qualifie de "diacritique" car le tréma habituellement suit une voyelle et non pas une consonne, mais peu importe, là n' est pas le problème.
Que fait M.JB quand son épouse est transportée ? 

tout simplement il  l' accompagne, c' est gratuit, très gentil, un grand merci, dans le véhicule disponible, non pour l' aider à escalader le trop haut marche-pied, les intervenants de la société font cela mieux que lui, mais pour produire la feuille de RV, la carte d' identité, puis auprès du médecin les dernières ordonnances, le dossier médical,l' historique de la maladie,  l' évolution des symptômes et il sait se souvenir du code de sa carte de paiement quand MmeJB elle, l'oublie trop souvent, ensuite il conduit son épouse installée dans le fauteuil de transfert qu' on lui a remis à l' entrée de l' hôpital en échange de sa carte d' identité,qu' il n' a plus, problème, quand on la lui demande au bureau des entrées,ensuite il  ramène sa femme en fauteuil au hall d' accueil en attendant le retour de ce bon véhicule, rien que de très ordinaire, M.JB fait cela très bien et tout va pour le mieux mais ... 
Tout se passait ainsi jusque là, en habituelle routine, mais voilà, M.JB, il l' a expliqué plus haut, eu égard aux fatigues générées par son grand âge, a demandé à bénéficier lui aussi de ce service, et ce faisant il a tout perturbé car on lui a dit que c' était incompatible avec son rôle actuel

d' accompagnant obligatoire de sa femme, s' il est lui même plus ou moins handicapé il ne peut être l' accompagnateur obligatoire de son épouse ne serait-ce que pour les formalités explicitées plus haut qui ne peuvent être faites alors que par une personne non ayant-droit (j' espère que vous suivez) désignée par le vocable de "tierce personne", on le lui a expliqué dans une belle rhétorique qui dépasse un peu son entendement de vieil homme simple.
                        

 
 Alors, M.JB qui ne sait pas où trouver Madame Tierce-personne, aucune de ce nom dans l' annuaire du téléphone, cette personne très disponible et compétente apte à le remplacer, alors M.JB qui ne peut pas laisser sa femme toute seule, qui ne maîtrise pas sa situation, ses cartes, ses ordonnances enfin  tout ce que M.JB faisait habituellement pour elle, alors M.JB renoncera à son confort personnel et continuera à prendre tram et bus ou autre

et trottoirs, sa voiture peut-être mais pas très indiqué vu son âge,je redoute qu' il ne le fasse quand même, M.JB essaie de comprendre ce règlement qui lui apparaît comme très inapproprié que quelqu' un certainement plus intelligent ou tout au moins plus compétent que lui a élaboré à des fins qui l' étonnent et dont il s' interroge sur le bien fondé et dont il se sent hors de la dialectique. Il a essayé une conciliation, refus                                - LE REGLEMENT C' EST LE REGLEMENT et ...
et si vous voyez un petit vieux en ville, un peu perdu, un peu essoufflé ...errant comme une âme en peine, aidez-le,je vous prie, ce sera peut-être M.JB.
                                               



Acte 2.Histoire d' un pauvre vieux . Parodie .   ( scène totalement imaginée - je précise que la société citée ne mérite aucun reproche - au contraire elle très attentive au bien-être des passagers)                         
La scène se passe dans un véhicule d' une société  qui, subventionnée par la ville, assure à bas prix dans de bonnes conditions, le transport de personnes handicapées.

M.JB a demandé son admission au service de transport et il a été admis, il est maintenant un ayant droit. Mme JB qui est bénéficiaire de ce service a demandé à  être transportée au CHU un certain jour, à une certaine heure, à un certain endroit.  M.JB est également vu son grand âge et ses capacités déclinantes un ayant droit de ce service.  Alors il a demandé (à tort car vous verrez, tout ce qui va être conté est sa très grande faute et non celle de la société) il a demandé à être conduit au même jour à la même heure au même endroit que sa femme, ainsi il s' occupera de son épouse
un peu plus fatiguée que lui (pour accueil - carte SSle - suivi des ordonnances - dialogue avec le médecin - recherche de fauteuil de transfert - attente du retour du véhicule) - il peut faire tout cela, il est le seul à pouvoir le faire  alors que son épouse ne se souviendrait pas même de son numéro de téléphone et hésiterait même sur son adresse.

 Le véhicule est là, Mme JB qui a été aidée par le chauffeur est dans son siège ses béquilles posées près d' elle. M.JB est installé également, il a attaché la ceinture de sécurité, il a muni son épouse de 2 euros et 30 centimes afin que le chauffeur  n' ait pas à chercher la monnaie, de même il a préparé pour lui la même somme. A l' arrivée il assistera sa femme, marche et formalités et tout ira pour le mieux.
Le chauffeur s' adresse à MmeJB.  Je pense que votre accompagnateur ne va pas tarder.   MmeJB ; parlez plus fort, je suis sourde -  OU EST VO TRA COM PA GNA TEUR ? -  vous le voyez, il est assis là àcôté.  NON MA DAM' votre mari dans les conditions actuelles ne peut pas  d' après notre règlement assumer cette fonction d' accompagnateur obligatoire - pour la raison qu' il est lui-même ayant-droit de nos services -  LE RÈ GLE MENT  C'EST LE RÈ GLE MENT.   MmeJB un peu désemparée : répétez encore plus fort et en détachant bien les syllabes, je vous l' ai dit, je suis totalement sourde.Je ne comprends rien à vos propos - ce que je veux    c' est que mon mari m' accompagne, je ne sais rien faire sans lui - soyez plus clair.    C'EST TRES CLAIR  PAS D'A CCOM PA GNA TEUR  PAS DE TRANS PORT NOUS VOUS RE CON DUI SONS CHEZ VOUS ET NOUS CON TI NU ONS SANS VOUS. 
MmeJB éberluée, au bord des larmes,

aidée par le chauffeur compatissant, descend du véhicule
, suivie de son mari qui ne pense pas même à redemander les deux fois 2,30 euros versés. Et voilà ! que dire  de plus. MmeJB va devoir auprès du CHU se justifier de son retard et prendre un nouveau RV qui sera accordé pour dans quelques mois,et pour lequel elle a décidé cette fois, de payer de sa grande poche, ainsi elle aura son mari près d' elle. Elle va lui demander des explications à son mari et là ...scène de ménage.
Que dit le mari ? Il est tout contrit, il reconnaît qu' il est fautif, il avait lu le règlement et pensait naïvement pouvoir le contourner.   Vieux et fatigué, d' accord, pas une raison valable pour tricher.
Qu' on se le dise une fois pour toutes.
LE RÈ GLE MENT  C' EST LE RÈ GLE MENT.



Acte 3 (Histoire d' un pauvre vieux - imaginaire)
Finalement M.JB a renoncé à demander pour lui le bénéfice du transport par la société au nom bizarre pour lui si pointilleux sur la bonne orthographe il dit que tréma ça doit s' écrire tréma , il est vrai que des licences commerciales sont autorisées, par exemple un coiffeur  " ACtifs " ainsi il restera l' accompagnateur obligatoire de son épouse - peut pas faire autrement - mais comme il hésite à prendre le tram ou le Bus dont il a déjà connu le sol,alors il a rechargé la batterie de sa voiture

et il va rouler dans la ville de Reims sa bonne ville,mais il le fait trop lentement, il respecte même les limitations de vitesse, il ralentit dès qu' il aperçoit un piéton traversant au feu rouge, il entend des quolibets relatifs à son âge ce qui l' attriste beaucoup, les créneaux il les essaie mais ses vertèbres cervicales craquent fort, alors il lui faut avancer, reculer puis avancer et reculer encore et ça use les pneus et les klaxons lui font comprendre qu' il est un affreux gêneur, lui si respectueux des règlements et qu' il faudrait retirer le permis aux vieux,et puis il a appris que la direction de la société de transport a changé et il s' est dit qu' elle serait moins figée que la précédente, qu' il va pouvoir se réinscrire et qu' ainsi il pourra chaque jour se rendre auprès de sa femme quand elle sera peut-être hospitalisée.. Que nenni ! il vient de revoir le nouveau règlement encore plus strict que le précédent                                           

Acte 4 (Histoire d' un pauvre vieux - très imaginaire)
M.JB a définitivement renoncé à être lui-même un ayant-droit de la société qui pose un tréma sur son e.Vraiment pas faite pour lui. Il a cependant trouvé la solution, quand il veut sortir il dit que c' est pour sa femme, et qu' il est accompagnateur mais ...il faut qu' elle suive.     M.JB se prépare à sortir . Prépare-toi, je vais chercher des planches et des vis chez L.M. pour le meuble de la cuisine - tu as besoin de moi pour ça ? - oui et non -, ça dépend comment on voit les choses - tu veux que je t'accompagne pour acheter un sachet de vis ? - non, c' est moi ton accompagnateur - qu' est-ce que tu dis ? rien du tout, dépêche-toi, j' ouvre ton fauteuil de transfert et tu vas t' y asseoir - mais je vais prendre froid sans bouger là-dedans - et je vais attraper la grippe car le vaccin n' est pas fiable cette année- et d' habitude tu achetais tes clous tout seul - oui mais les temps ont changé - Mme JB trouve son mari un peu bizarre , elle a du mal à s' habituer à son nouveau comportement qui l' inquiète un peu, elle a peur que son mari la laisse dans son fauteuil sur le parking des handicapés, elle se dit qu' il ne va vraiment pas très bien depuis quelque temps et elle craint un déclin de ses fonctions cognitives On va chez L.M. M.JB ne laisse pas le fauteuil sur l' emplacement des handicapés,

il le pousse  dans les travées du magasin mais ça roule mal et il s' énerve : où ont-ils caché les vis ? - ça y est les voilà
- au retour Mme JB au retour ne comprend plus rien à son mari qui va à L.M. dans un véhicule commandé à son nom à elle pour le besoin de ses achats à lui, elle voudrait comprendre mais son mari lui fait entendre qu' elle est tellement sourde que ce serait trop long de le lui expliquer, alors elle se résigne, inquiète du déclin apparent des fonctions cognitives de son époux qui lui annonce  -Demain on sortira encore j' ai besoin d' acheter un gilet - quelle couleur ? jaune ? - Hum ! pas sûr ! - on verra - mais tu viens avec moi.               


             
Oui mais, tristesse...voilà que MmeJB a été hospitalisée en urgence 

et M.JB va devoir tous les jours aller la voir pour la réconforter et elle n' est plus là pour justifier une commande de transport par la bonne société et les taxis sont bien trop chers pour sa petite retraite diminuée encore récemment (oui, là-haut ils exagèrent), alors il prend sa canne, et résigné, il avance sur le trottoir sans savoir  jusqu' où il sera capable d' aller et voilà qu' en le voyant si mal en point quelqu' un appelle vite une ambulance ...
qui le conduit en urgence à l' hôpital où est déjà son épouse.       

                 Vous voyez qu' il ne faut jamais désespérer.                          FIN.                                


               ACTA EST FABULA 
AVE CESAR MORITURI TE SALUTANT 





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