mercredi 8 avril 2020

Destin et ange gardien ( 4)

j' ai raconté précédemment comment par trois fois un ange gardien  m' a tendu une aile secourable quand j' étais avec d' autres, aligné devant des fusils allemands, quand une bombe lâchée par un avion   s' est posée à 20 mètres de mois pour y faire un grand trou et une autre fois lors  d' une petite inconséquence de jeunesse et voilà que ces temps derniers où la vie n' est plus la même je me suis trouvé confiné avec une épouse en dépendance totale que je ne puis laisser seule  me demandant comment  j'allais survivre avec quelques boîtes de conserves.Une nouvelle fois  l'ange est venu, cette fois c' est une ange, mais oui ça n'existe pas qu' au masculin, qui est apparue venue de   l' étage du dessous, qui chaque matin s' informe de mon bon état physique et mental et qui midi et soir dépose devant ma porte  de succulents plats qu' elle prépare avec grand talent, qu' elle en soit remerciée, l' ange gardien c' est vrai ça existe, j' en suis maintenant absolument certain, mon ange gardien actuel qui déploie sur moi chaque jour ses ailes protectrices s'appelle Béatrice.Grand merci ange gardienne Béatrice.

lundi 6 avril 2020

Souvenir de potache






Souvenir de potache et grosse émotion

    Un jeudi après-midi de 1943, avec un camarade on déambulait au hasard des rues de la ville de Laon et on vint à passer devant la "Kommandantur" siège du commandement allemand dans chaque ville. La guérite de la sentinelle de garde était bizarrement vide, le camarade se positionne (bêtement, ça va sans dire) à l' intérieur et prend la position figée qui convient, il sort, et à mon tour pour ne pas être en reste, je fais de même et singe la sentinelle, quand tout à coup je vois devant moi, une haute silhouette vert de gris, celle d' un officier allemand surgi de nulle part, qui me dit avec un fort accent :" Ket-eu  fou là ? "

panique, je bredouille, la pluie...s' abriter ... je me glisse lentement vers l' extérieur, je me fais mince  entre la guérite et l'uniforme, je parviens à sortir sous le regard pénétrant de       l'  homme qui ne riait pas du tout, et côte à côte, avec le camarade, on part lentement, l' allure dégagée, suivis des yeux par l' officier, jusqu' au prochain croisement, et à partir de là course éperdue à toutes jambes jusqu' au lycée où on arriva épuisés
.


Cette stupidité aurait pu entraîner des conséquences graves, passage à tabac ou pire encore,mais  l' homme a dû excuser une sottise de potache, je  l' en remercie encore, on ne peut pas confondre l' individu et le groupe. Mais, pas fini...

    

Le lendemain, j' arrive dans la salle d' étude, le surveillant me dit: "Tu dois aller chez le censeur, des gendarmes te demandent". Panique, ils m' ont identifié à la Kommandantur   qu' est-ce que c' est ? 
Entrée dans le bureau du Censeur, personnage glabre, froid, rigide, comme il sied à sa fonction. "JB, des gendarmes ont demandé à vous voir. Vous êtes sorti hier jeudi ? Oui, M. le censeur. Un gendarme en service
m' a dit connaître un de nos élèves, vous, il est votre correspondant, vous devez faire signer chez lui, à chaque sortie, votre bulletin de sortie. Oui...M. le censeur. Il s' est étonné de ne pas vous avoir vu depuis plusieurs semaines et pourtant j' ai là, je vous les montre, des bulletins signés. Confusion totale, bredouillage et aveu...oui, je les ai signés moi-même. S' ensuivit une leçon de morale et je fus amnistié, à condition bien sûr que ce soit la dernière fois. Oui, je m' y engage ...Merci M. le Censeur. "et soulagement, rien à voir avec la sottise de la guérite à sentinelle de la veille.

    

 Ce gendarme était originaire de mon village,  je lui avais demandé d être le correspondant chez qui je devais me rendre à chaque sortie (vraiment une autre époque), mais c' était loin et je n' aimais pas trop les gendarmeries, alors...


    Le jeudi suivant, je me rendis chez mon correspondant gendarme, bulletin en main, un peu circonspect, je fus accueilli par l' épouse " Vous ne vous rendez pas compte de votre comportement, imiter une signature et en plus...celle d' un gendarme...etc...etc..." (Sûr que celle d' un gendarme, j' admets que c' est fort coupable, celle d' un autre passe encore ...). Réaction à  l' adrénaline, sans en écouter davantage, je pris la porte et ne revint plus jamais. Mais, il me fallait redéposer chez le censeur le bulletin du jour, qui n' était pas signé. Qu' eussiez - vous fait ? Vous auriez comme moi imité encore une fois, la dernière, c' était juré (encore une fois), la signature du gendarme. Le censeur prit mon billet, vérifia qu' il était signé et homme intelligent admit pour véritable la signature en bas, sans manifester le moindre doute puisque j' avais promis de ne pas recommencer.


    Le jeudi suivant, je trouvai un autre correspondant, un tenant de bar qui était d' accord pour moyennant une petite consommation de temps à autre , déclarer sur papier être mon nouveau correspondant.


Je suis rétrospectivement encore tout ému

                              JB

   

dimanche 5 avril 2020

Grande frayeur

 


 

     Voyage dans le temps qui me ramène en l' an de grâce1950. Je suis dans un village de la vallée de l' Ourcq, comme son nom l' indique, où je suis "échoué " par la volonté d' un supérieur, qui a décidé qu' il me serait bon d' aller parfaire mes talents de pédagogue dans un monde très rural.Classe unique, tous les cours, une trentaine d' élèves plutôt sages et attentifs.                                                                                                                                

Hiver froid. Le poêle de la classe m' a joué des tours, bois d' allumage humide, alors les grands moyens, je verse dans le corps du poêle un grand verre d' alcool à brûler, rien, une minute après j' ouvre le haut du poêle et je me penche pour voir s' il reste une braise et là, je ressens un grand souffle une grande gifle lumineuse et dans une glace je vois un visage, que n' aurait pas renié le dernier des derniers habitants du plus profond de la forêt équatoriale.


  Pas de chauffage dans l' appartement coincé entre la mairie et l' école. Je ne tourne même pas, le soir la clé dans la serrure,

 je n' ai rien à offrir aux voleurs , après quatre années, où 90% de mon salaire, ridicule, ont été consacrés à ma pension complète (sauf petit-déj) . Ici, mes émoluements de secrétaire de la mairie, suffisent tout juste à payer mes cigarettes dont, à l' époque, je fais très ample usage pour chasser mon stress, et  l' essence du petit vélomoteur.  Je reviens à mon appartement froid, où un matin, dans le couloir du bas, je dus, pour rejoindre la salle de classe, enjamber un clochard qui dormait là, étendu par terre, deux litres vides à côté de lui expliquant son profond sommeil. A midi, il était parti et dès ce 
jour, je résolus de fermer ma porte, le soir à double tour. Mais, attendons la suite...   



Quelques jours, après l' incident  signalé, réveil anxieux en pleine nuit, des bruits de pas, et même de plusieurs pas, le clochard est revenu, non,   j' ai fermé la porte. Et çà se rapproche, c' est dans l' escalier, livide et le coeur à 150, je saute du lit, je prends position dans l' angle opposé à la porte dont je guette  l' ouverture, décidé à défendre chèrement ma vie, et puis plus, rien, ils sont partis. Je sors de la chambre, personne, pas de traces.  Lendemain, la nuit, ils n' oseront pas revenir, et bien si, ils sont revenus, ma peur est vaincue, je sors, lampe électrique à la main, l' autre munie d' un solide gourdin. Rien. Mystère entier. Matin froid, j' endosse mon manteau bleu tout neuf, qui m' a coûté presque un mois de salaire et ma main passe au travers de ma poche, plus de poche, je vais à ma valise en bois, sans roulette, pour en sortir mes gants faits de laine et je vois sur le dessus, près de la serrure, un trou de 1 ou 2 cm de diamètre, bien rond, tracé au compas, ridicule pour un voleur, débile,  elle n' était pas fermée à clé. et je commence à croire à des stupidités de fantômes pas bien dans leurs têtes.                                 .                                                                                         ???



Forte tension nerveuse, la nuit suivante, cette fois c' est l' apothéose, ils marchent dans la chambre. Lumière, et je vois une colonie de loirs qui s' empresse de déguerpir en passant par un trou dans le mur qui permettait à un tuyau de poêle virtuel d' évacuer sa fumée dans une cheminée. 

 Soulagement, ce n' est que ça. Ce sont de gentilles petites bêtes inoffensives, comme de petits écureuils avec leur queue en panache. 


Je résolus de vivre en bonne intelligence avec eux, je m' en accommodai et leur fit même don du reste de mon manteau bleu. Mais attends, l' histoire n' est pas finie. Je reçois une visite, le meilleur ami, vous savez celui à qui on raconte sans retenue aucune, toutes ses petites aventures en échange des siennes. En permission dans son service militaire il s' était empressé de me rejoindre sur son vélo. Petits gâteaux, saucisson sec, une bonne bouteille, peut-être deux car les confidences c' est parfois long, la nuit bien avancée, " je couche où ? "  Bonne question comme on dit, je n' y avais pas pensé. Voilà, facile, je descends mon matelas, je le mets par terre pour toi et moi je dors sur le sommier, confort oblige pour l' invité.


Et on dort à poings fermés. 


Au milieu de la nuit, je suis réveillé par un hurlement horrible, lumière dans la demi-seconde et je vois un individu hagard, le bras tendu et au bout de ce bras, un loir qu' il tenait dans sa main. Et un énorme rire, me prend encore maintenant,                                                          je ne peux  l' arrêter.                                               


Hélas, l' ami n' est plus là pour le partager.





Mon baccalauréat


   

          
 
          
Le baccalauréat autrefois
 


II se passait en deux étapes en deux années consécutives. Première partie examen général , je le passai en 1944 à Château- Thierry dans la grande salle de la Mairie. J' étais venu la veille, sur un vieux vélo et je fus hébergé chez ma soeur, postière à cet endroit, mais...dans la soirée, on entendit des bruits, pas trop lointains, de bombardement et on fut invité à gagner les abris. Partout, on avait recensé les caves "abris" susceptibles       d' accueillir et protéger les habitants, de telle sorte qu' on risquait de finir sous des tas de décombres, à mon avis, il était mieux de s' allonger dehors sur le sol avec prières aux anges gardiens.

Après quelques heures dans   l' abri, on regagna la chambre, et le lendemain, avec un gros déficit de sommeil, je me rendis au lieu de la convocation espérant que l' examen serait reporté (un tunnel de chemin de fer proche avait subi un bombardement par les forces alliées).  Erreur d' appréciation, l' examen eut lieu, une dissertation en particulier sur la littérature du XVII ème siècle, je possédais mon sujet mais mes yeux se fermaient et j' en oubliai un,le principal, la gloire du pays, à la sortie tout le monde saluait l'opportunité qui nous avait été offerte de louer la Fontaine, le grand fabuliste local,j' avais parlé de tous les autres, "la racine de la bruyère boit l' eau etc.." Je l' avais oubliée la célébrité locale. Désespoir. Admis quand même.


 Deuxième partie, ce fut l' apothéose. Je ne  craignais pas l' examen étant bon élève, avec une scolarité cependant perturbée par les bombardements d' avril 44, des nuits passées dans les sous-sols du lycée faisant office d' abri, des lendemains marqués par l' absence de camarades externes victimes des bombes déversées sur la ville, la vision des maisons éventrées, désastre total. Revenons à l' examen, j' étais tellement sûr de moi  que je ne pris pas même la peine de lire entièrement le texte du problème de physique et que je fis se balancer un pendule dans un champ magnétique allant de haut en bas alors que l 'énoncé disait de bas en haut d' où inquiétude à la sortie mais j' avais fait la totalité des maths, donc admis quand même à l' oral et pas un oral pour rire, un vrai examen à but éliminatoire et non de repêchage.
  On nous autorisa donc à quitter le lycée de Laon seuls, (habituellement on sortait le jeudi dans l' après-midi, quelques heures, sauf "colles" et promenades surveillées ), et je pris le train pour Lille avec seulement de quoi payer mon billet aller-retour, rien d' autre. On verrait bien. Je   n' étais pas le seul dans cette situation, à Lille, on se posa la question où va-ton passer la nuit ? On pensa se faire héberger au lycée, refus net et sans appel, on projeta de faire le mur pour entrer dans le lycée et  rejoindre l' infirmerie sans se faire remarquer, on l' avait déjà fait une fois à Laon, mais pas de mur à escalader, tout fermé, tout clos, déception, alors on déambula comme avec   l' ami Bidasse à deux ou trois, les autres avaient des adresses pour leur hébergement, on resta à deux, et la nuit vint, l' un des deux (ou trois , je ne sais plus) trouva la solution, on se renseigna pour savoir s' il existait un asile de nuit pour clochards. On trouva l 'asile, on s' allongea parmi quelques miséreux, sans se déshabiller et avec beaucoup de craintes de toutes sortes, vous les imaginez. Au matin on nous servit un café et le ventre vide depuis la veille à midi, on rejoignit le centre d' examen.  Premier interrogateur, un professeur de philosophie, bien installé sur sa chaise
qui me demanda si l' analyse devait rendre raison à la synthèse dans les sciences expérimentales (ou quelque chose d' aussi passionnant). C' est alors que je sentis une tempête dans mon ventre, un cataclysme,  et demandai à courir aux toilettes où j' arrivai une demi-seconde avant le désastre total . Je revins, on changea le questionnaire, car je pouvais être soupçonné de tricherie, je répondis  n' importe quoi à je ne sais quoi car 
j' étais loin de la philosophie  pour laquelle habituellement pourtant 
j' avais un  faible et de bonnes appréciations , mais la tempête interne     n' était pas apaisée, j 'allai en chimie où on me demanda un exposé sur le méthane que je connaissais de A à Z ou plutôt de M à E, mais j' étais paralysé car le méthane accentuait dans mon ventre son tourbillon et je ne savais même plus la signification du mot, je craignais la Berezina, et je bafouillai pas grand chose de bien audible. 

Je ne savais rien, je ne voyais plus rien, je me demandais dans quel monde j' étais, non nourri, malade, défaillant, désespéré total , sans vêtement de rechange, sans argent, plus rien dans la tête et la suite des interrogations ou plutôt interrogatoires fut le même désastre et le même martyr. J' obtins quand même, je me demande comment, je n' y croyais plus,  mon titre de bachelier, mais je n' ai pas le parchemin ayant omis de le réclamer un an après, par esprit de vengeance contre l'institution, j' étais un peu hors norme dans ma jeunesse. J' ai dit gardez-le votre papier sans mention, je mérite mieux que ça, je possède un simple petit document rose, une attestation provisoire.  Je rêve souvent que je retourne à l' école et que je  parviens enfin  à décrocher un beau diplôme vantant mes capacités.
On a tous des moments de vie difficiles comme celui-là, où on se demande ce qu' on fait sur cette terre, mais  il fut un temps où  c' était  vraiment par trop répétitif.
                              JB
        
                                     

      
 
          

        
  
                                   

samedi 4 avril 2020

mercredi 10 janvier 2018


Histoire de petit vieux - comédie en 4 actes

  Petite comédie en 4 actes                                                                                             
 ( Début réel, mais suite très imaginaire                                  seulement  pour le plaisir d' écrire)
 

Acte 1.                                                                                             Il s' agit de Monsieur JB, vieil homme de 93 ans
dans sa bonne ville de Reims qu' on sait être très attentive au bien - être de ses vieux administrés.
La plupart de ses anciens amis ou condisciples ne sont plus là, partis pour un monde qu' on dit meilleur,lui qui n' y  croit pas trop a préféré rester là, il marche encore, certes avec l' appui d' une canne,car il craint les déséquilibres dont l' un l' a déjà fait chuter dans le tram et un autre sur un trottoir.Certes il se fatigue vite en arpentant rues et trottoirs et parfois son souffle est court, peut-être à cause de son coeur diagnostiqué un peu lent et irrégulier mais son esprit est heureusement encore intact, tout au moins en est-il persuadé et puis il s' est souvenu que sa bonne Municipalité finance un service de transport des handicapés ou vieux fatigués et son médecin

à qui il en a parlé lui a dit que sa condition physique déclinante lui permettrait de bénéficier de ce service et que ce serait très bien pour lui.
Voilà M.JB tout ragaillardi, on remplit le certificat médical, on écrit la demande d' admission et les justificatifs avec grande attention en évitant bien sûr les fautes d' orthographe comme on faisait dans sa jeunesse, grand souci des vieilles générations hélas oublié des nouvelles, persuadé qu' on sera un heureux élu de cette société de transport pour handicapés que M.JB connaît bien puisqu' elle assure depuis plusieurs années les déplacements, en particulier médicaux, de son épouse,Mme JB plus fatiguée que M.JB physiquement et mentalement et dont la mémoire, hélas devient très défaillante, plus même apte à utiliser un téléphone ordinaire

et encore moins un de ces joujoux modernes appelés je crois, smarphones. MmeJB est prise en charge par cette société de transport dont le nom" Trëma" bizarrement fait appel à un signe graphique très particulier que    l' on qualifie de "diacritique" car le tréma habituellement suit une voyelle et non pas une consonne, mais peu importe, là n' est pas le problème.
Que fait M.JB quand son épouse est transportée ? 

tout simplement il  l' accompagne, c' est gratuit, très gentil, un grand merci, dans le véhicule disponible, non pour l' aider à escalader le trop haut marche-pied, les intervenants de la société font cela mieux que lui, mais pour produire la feuille de RV, la carte d' identité, puis auprès du médecin les dernières ordonnances, le dossier médical,l' historique de la maladie,  l' évolution des symptômes et il sait se souvenir du code de sa carte de paiement quand MmeJB elle, l'oublie trop souvent, ensuite il conduit son épouse installée dans le fauteuil de transfert qu' on lui a remis à l' entrée de l' hôpital en échange de sa carte d' identité,qu' il n' a plus, problème, quand on la lui demande au bureau des entrées,ensuite il  ramène sa femme en fauteuil au hall d' accueil en attendant le retour de ce bon véhicule, rien que de très ordinaire, M.JB fait cela très bien et tout va pour le mieux mais ... 
Tout se passait ainsi jusque là, en habituelle routine, mais voilà, M.JB, il l' a expliqué plus haut, eu égard aux fatigues générées par son grand âge, a demandé à bénéficier lui aussi de ce service, et ce faisant il a tout perturbé car on lui a dit que c' était incompatible avec son rôle actuel

d' accompagnant obligatoire de sa femme, s' il est lui même plus ou moins handicapé il ne peut être l' accompagnateur obligatoire de son épouse ne serait-ce que pour les formalités explicitées plus haut qui ne peuvent être faites alors que par une personne non ayant-droit (j' espère que vous suivez) désignée par le vocable de "tierce personne", on le lui a expliqué dans une belle rhétorique qui dépasse un peu son entendement de vieil homme simple.
                        

 
 Alors, M.JB qui ne sait pas où trouver Madame Tierce-personne, aucune de ce nom dans l' annuaire du téléphone, cette personne très disponible et compétente apte à le remplacer, alors M.JB qui ne peut pas laisser sa femme toute seule, qui ne maîtrise pas sa situation, ses cartes, ses ordonnances enfin  tout ce que M.JB faisait habituellement pour elle, alors M.JB renoncera à son confort personnel et continuera à prendre tram et bus ou autre

et trottoirs, sa voiture peut-être mais pas très indiqué vu son âge,je redoute qu' il ne le fasse quand même, M.JB essaie de comprendre ce règlement qui lui apparaît comme très inapproprié que quelqu' un certainement plus intelligent ou tout au moins plus compétent que lui a élaboré à des fins qui l' étonnent et dont il s' interroge sur le bien fondé et dont il se sent hors de la dialectique. Il a essayé une conciliation, refus                                - LE REGLEMENT C' EST LE REGLEMENT et ...
et si vous voyez un petit vieux en ville, un peu perdu, un peu essoufflé ...errant comme une âme en peine, aidez-le,je vous prie, ce sera peut-être M.JB.
                                               



Acte 2.Histoire d' un pauvre vieux . Parodie .   ( scène totalement imaginée - je précise que la société citée ne mérite aucun reproche - au contraire elle très attentive au bien-être des passagers)                         
La scène se passe dans un véhicule d' une société  qui, subventionnée par la ville, assure à bas prix dans de bonnes conditions, le transport de personnes handicapées.

M.JB a demandé son admission au service de transport et il a été admis, il est maintenant un ayant droit. Mme JB qui est bénéficiaire de ce service a demandé à  être transportée au CHU un certain jour, à une certaine heure, à un certain endroit.  M.JB est également vu son grand âge et ses capacités déclinantes un ayant droit de ce service.  Alors il a demandé (à tort car vous verrez, tout ce qui va être conté est sa très grande faute et non celle de la société) il a demandé à être conduit au même jour à la même heure au même endroit que sa femme, ainsi il s' occupera de son épouse
un peu plus fatiguée que lui (pour accueil - carte SSle - suivi des ordonnances - dialogue avec le médecin - recherche de fauteuil de transfert - attente du retour du véhicule) - il peut faire tout cela, il est le seul à pouvoir le faire  alors que son épouse ne se souviendrait pas même de son numéro de téléphone et hésiterait même sur son adresse.

 Le véhicule est là, Mme JB qui a été aidée par le chauffeur est dans son siège ses béquilles posées près d' elle. M.JB est installé également, il a attaché la ceinture de sécurité, il a muni son épouse de 2 euros et 30 centimes afin que le chauffeur  n' ait pas à chercher la monnaie, de même il a préparé pour lui la même somme. A l' arrivée il assistera sa femme, marche et formalités et tout ira pour le mieux.
Le chauffeur s' adresse à MmeJB.  Je pense que votre accompagnateur ne va pas tarder.   MmeJB ; parlez plus fort, je suis sourde -  OU EST VO TRA COM PA GNA TEUR ? -  vous le voyez, il est assis là àcôté.  NON MA DAM' votre mari dans les conditions actuelles ne peut pas  d' après notre règlement assumer cette fonction d' accompagnateur obligatoire - pour la raison qu' il est lui-même ayant-droit de nos services -  LE RÈ GLE MENT  C'EST LE RÈ GLE MENT.   MmeJB un peu désemparée : répétez encore plus fort et en détachant bien les syllabes, je vous l' ai dit, je suis totalement sourde.Je ne comprends rien à vos propos - ce que je veux    c' est que mon mari m' accompagne, je ne sais rien faire sans lui - soyez plus clair.    C'EST TRES CLAIR  PAS D'A CCOM PA GNA TEUR  PAS DE TRANS PORT NOUS VOUS RE CON DUI SONS CHEZ VOUS ET NOUS CON TI NU ONS SANS VOUS. 
MmeJB éberluée, au bord des larmes,

aidée par le chauffeur compatissant, descend du véhicule
, suivie de son mari qui ne pense pas même à redemander les deux fois 2,30 euros versés. Et voilà ! que dire  de plus. MmeJB va devoir auprès du CHU se justifier de son retard et prendre un nouveau RV qui sera accordé pour dans quelques mois,et pour lequel elle a décidé cette fois, de payer de sa grande poche, ainsi elle aura son mari près d' elle. Elle va lui demander des explications à son mari et là ...scène de ménage.
Que dit le mari ? Il est tout contrit, il reconnaît qu' il est fautif, il avait lu le règlement et pensait naïvement pouvoir le contourner.   Vieux et fatigué, d' accord, pas une raison valable pour tricher.
Qu' on se le dise une fois pour toutes.
LE RÈ GLE MENT  C' EST LE RÈ GLE MENT.



Acte 3 (Histoire d' un pauvre vieux - imaginaire)
Finalement M.JB a renoncé à demander pour lui le bénéfice du transport par la société au nom bizarre pour lui si pointilleux sur la bonne orthographe il dit que tréma ça doit s' écrire tréma , il est vrai que des licences commerciales sont autorisées, par exemple un coiffeur  " ACtifs " ainsi il restera l' accompagnateur obligatoire de son épouse - peut pas faire autrement - mais comme il hésite à prendre le tram ou le Bus dont il a déjà connu le sol,alors il a rechargé la batterie de sa voiture

et il va rouler dans la ville de Reims sa bonne ville,mais il le fait trop lentement, il respecte même les limitations de vitesse, il ralentit dès qu' il aperçoit un piéton traversant au feu rouge, il entend des quolibets relatifs à son âge ce qui l' attriste beaucoup, les créneaux il les essaie mais ses vertèbres cervicales craquent fort, alors il lui faut avancer, reculer puis avancer et reculer encore et ça use les pneus et les klaxons lui font comprendre qu' il est un affreux gêneur, lui si respectueux des règlements et qu' il faudrait retirer le permis aux vieux,et puis il a appris que la direction de la société de transport a changé et il s' est dit qu' elle serait moins figée que la précédente, qu' il va pouvoir se réinscrire et qu' ainsi il pourra chaque jour se rendre auprès de sa femme quand elle sera peut-être hospitalisée.. Que nenni ! il vient de revoir le nouveau règlement encore plus strict que le précédent                                           

Acte 4 (Histoire d' un pauvre vieux - très imaginaire)
M.JB a définitivement renoncé à être lui-même un ayant-droit de la société qui pose un tréma sur son e.Vraiment pas faite pour lui. Il a cependant trouvé la solution, quand il veut sortir il dit que c' est pour sa femme, et qu' il est accompagnateur mais ...il faut qu' elle suive.     M.JB se prépare à sortir . Prépare-toi, je vais chercher des planches et des vis chez L.M. pour le meuble de la cuisine - tu as besoin de moi pour ça ? - oui et non -, ça dépend comment on voit les choses - tu veux que je t'accompagne pour acheter un sachet de vis ? - non, c' est moi ton accompagnateur - qu' est-ce que tu dis ? rien du tout, dépêche-toi, j' ouvre ton fauteuil de transfert et tu vas t' y asseoir - mais je vais prendre froid sans bouger là-dedans - et je vais attraper la grippe car le vaccin n' est pas fiable cette année- et d' habitude tu achetais tes clous tout seul - oui mais les temps ont changé - Mme JB trouve son mari un peu bizarre , elle a du mal à s' habituer à son nouveau comportement qui l' inquiète un peu, elle a peur que son mari la laisse dans son fauteuil sur le parking des handicapés, elle se dit qu' il ne va vraiment pas très bien depuis quelque temps et elle craint un déclin de ses fonctions cognitives On va chez L.M. M.JB ne laisse pas le fauteuil sur l' emplacement des handicapés,

il le pousse  dans les travées du magasin mais ça roule mal et il s' énerve : où ont-ils caché les vis ? - ça y est les voilà
- au retour Mme JB au retour ne comprend plus rien à son mari qui va à L.M. dans un véhicule commandé à son nom à elle pour le besoin de ses achats à lui, elle voudrait comprendre mais son mari lui fait entendre qu' elle est tellement sourde que ce serait trop long de le lui expliquer, alors elle se résigne, inquiète du déclin apparent des fonctions cognitives de son époux qui lui annonce  -Demain on sortira encore j' ai besoin d' acheter un gilet - quelle couleur ? jaune ? - Hum ! pas sûr ! - on verra - mais tu viens avec moi.               


             
Oui mais, tristesse...voilà que MmeJB a été hospitalisée en urgence 

et M.JB va devoir tous les jours aller la voir pour la réconforter et elle n' est plus là pour justifier une commande de transport par la bonne société et les taxis sont bien trop chers pour sa petite retraite diminuée encore récemment (oui, là-haut ils exagèrent), alors il prend sa canne, et résigné, il avance sur le trottoir sans savoir  jusqu' où il sera capable d' aller et voilà qu' en le voyant si mal en point quelqu' un appelle vite une ambulance ...
qui le conduit en urgence à l' hôpital où est déjà son épouse.       

                 Vous voyez qu' il ne faut jamais désespérer.                          FIN.                                


               ACTA EST FABULA 
AVE CESAR MORITURI TE SALUTANT