lundi 24 février 2020

Bonhomme 3

Qu'est devenu "Bonhomme" ?

Il est devenu "le petit B" et le petit B n'est pas parfait, loin de là.
     Deux faits très graves
 1. B a triché. Une défaillance et Petit B qui ne se doutait pas de la survenue d'une interrogation écrite piège est piégé et répond un peu, mais pas trop. C'est son voisin qui est chargé de le corriger et le noter, et vice- versa. Le voisin n'en sait pas plus que petit B sur les réponses. Dans la panique, une solution apparaît. Je te mets 5 (sur 10) et tu me mets 5. Je suis honnête, j'aurais pu dire, tu me mets 8 ou pourquoi pas 10. Le maître qui a une foi totale en ses élèves relève les notes. Petit B, comment fais-tu pour avoir 5 avec 5 questions notées chacune 2. Tu sais bien, Petit B, je ne te l'apprends pas qu'un nombre pair multiplié par un nombre même impair donne toujours un résultat pair. Alors tu as 4 ou 6 et même tu vas plutôt avoir zéro. Bafouillage pas net, vexation totale, rigolades latérales, perte de la confiance du maître et j'avais cru être honnête avec mon 5, çà m'apprendra la prochaine fois c'est 10. Mais j' affirme qu'il n'y a pas eu d'autre fois où j' aie réglé l'urgence de cette façon.
Cette méthode de notation rapide inter-élèves était parfois nécessitée par l'importance du travail de correction de l'enseignant. Je me souviens quand j' avais 120 ou 130 copies à corriger chaque semaine, à minimum 7 ou 8 minutes par copie, prenez la machine à calculer et qu'en plus après une dizaine on est obligé de faire une pause, les dimanches étaient les bienvenus pas pour fainéanter mais pour finir l'ouvrage. Je n'ai jamais jamais eu recours à ce système, je me suis amusé un jour cependant, à une interro-surprise de ce genre, j'ai surveillé les regards en coin, les connivences de correction, je les ai vus tous, c 'était gros comme ça, je n'ai pas relevé les notes ni fais de réprimandes. Mais j' affirme qu'il y a des élèves honnêtes et incorruptibles surtout chez les filles et même chez les garçons.

2. C'est bien plus grave. Je sors dans la rue, but, une partie de billes, une revanche à prendre. J'arrive chez le voisin qui passe la tête par la fenêtre et tout triste me dit que son père l' empêche de sortir. Il était vraiment pas drôle cet homme et je le craignais un peu. Il apparaît, le père, B, tu as vu que le maître a donné un coup de pied (et même dans le ventre) de F (son fils). Je bredouille, rien vu de comme ça. Il insiste, hein tu l'as vu, le F me souffle par la fenêtre, dis-le sinon, je  pourrai pas sortir, mais c'est pas vrai, ça ne fait rien, dis-le quand même -cornélien- Le père insiste et passe au chantage, (véridique), si tu le dis, il va aller jouer avec sinon il ne sort pas. Alors je bafouille  quelque chose qui est ni oui ni non, peut-être bien s'il le dit, mais j'ai pas vu grand'chose...qui est interprété au vol comme un vrai oui. La partie de billes commence et je ramasse deux ou trois cents grammes de billes, que je n 'ai pas rendues. Je croyais l' incident clos, mais le lendemain le maître m'interpelle, ce soir tu m'attends à la sortie, j' ai à te parler, il paraît que tu as dit ...Panique,


 le soir, j'ai attendu quelques minutes décidé à faire un exposé total, le chantage, l'acquiescement très incertain de circonstance justifié par la revanche aux billes, j'ai attendu 5 minutes et j'ai détalé à toutes jambes. Pas de suite, on n'en a plus parlé, je suppose que le père avait dû se faire envoyer au diable, il le méritait bien. Mais j'ai traîné le remords, je n'avais pas dit oui mais pas vraiment non non plus et j'avais certainement perdu une deuxième fois la confiance du maître. Si ça avait été maintenant je suis effrayé des conséquences
Depuis, je suis très réservé sur la parole des enfants qu' "on ne peut pas mettre en doute", je suis effrayé parfois de ce qu'on peut leur faire dire, car un enfant a peur d'être puni s'il ne sait pas sa leçon, c'est à dire s'il ne dit pas ce qu'on attend de lui, l' enfant veut faire plaisir et aime qu'on lui souffle la réponse. J'ai entendu dans ma carrière des mensonges patents dits avec des accents incroyables de sincérité et des accusés à tort, ne savoir comment se défendre. Prudence donc.

Bonhomme Peti B craint d'avoir perdu l' estime de tous
     Mais Il a soulagé sa conscience
              Réconfortez-le vite
                        car actuellement
                                     Il évoque Villon
                                               "Et priez Dieu que tous nous veuille absoudre !"

 

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