Qu'est devenu "Bonhomme" ?
Il est devenu "le petit B" et le petit B n'est pas parfait, loin de là.
Deux faits très graves
1. B a triché. Une défaillance et Petit B qui ne se doutait pas de la
survenue d'une interrogation écrite piège est piégé et répond un peu,
mais pas trop. C'est son voisin qui est chargé de le corriger et le
noter, et vice- versa. Le voisin n'en sait pas plus que petit B sur les
réponses. Dans la panique, une solution apparaît. Je te mets 5 (sur 10)
et tu me mets 5. Je suis honnête, j'aurais pu dire, tu me mets 8 ou
pourquoi pas 10. Le maître qui a une foi totale en ses élèves relève les
notes. Petit B, comment fais-tu pour avoir 5 avec 5 questions notées
chacune 2. Tu sais bien, Petit B, je ne te l'apprends pas qu'un nombre
pair multiplié par un nombre même impair donne toujours un résultat
pair. Alors tu as 4 ou 6 et même tu vas plutôt avoir zéro. Bafouillage
pas net, vexation totale, rigolades latérales, perte de la confiance du
maître et j'avais cru être honnête avec mon 5, çà m'apprendra la
prochaine fois c'est 10. Mais j' affirme qu'il n'y a pas eu d'autre fois
où j' aie réglé l'urgence de cette façon.
Cette méthode de notation rapide inter-élèves était parfois nécessitée
par l'importance du travail de correction de l'enseignant. Je me
souviens quand j' avais 120 ou 130 copies à corriger chaque semaine, à
minimum 7 ou 8 minutes par copie, prenez la machine à calculer et qu'en
plus après une dizaine on est obligé de faire une pause, les dimanches
étaient les bienvenus pas pour fainéanter mais pour finir l'ouvrage. Je
n'ai jamais jamais eu recours à ce système, je me suis amusé un jour
cependant, à une interro-surprise de ce genre, j'ai surveillé les
regards en coin, les connivences de correction, je les ai vus tous, c
'était gros comme ça, je n'ai pas relevé les notes ni fais de
réprimandes. Mais j' affirme qu'il y a des élèves honnêtes et
incorruptibles surtout chez les filles et même chez les garçons.
2. C'est bien plus grave. Je sors dans la rue, but, une partie de
billes, une revanche à prendre. J'arrive chez le voisin qui passe la
tête par la fenêtre et tout triste me dit que son père l' empêche de
sortir. Il était vraiment pas drôle cet homme et je le craignais un peu.
Il apparaît, le père, B, tu as vu que le maître a donné un coup de pied
(et même dans le ventre) de F (son fils). Je bredouille, rien vu de
comme ça. Il insiste, hein tu l'as vu, le F me souffle par la fenêtre,
dis-le sinon, je pourrai pas sortir, mais c'est pas vrai, ça ne fait
rien, dis-le quand même -cornélien- Le père insiste et passe au
chantage, (véridique), si tu le dis, il va aller jouer avec sinon il ne
sort pas. Alors je bafouille quelque chose qui est ni oui ni non,
peut-être bien s'il le dit, mais j'ai pas vu grand'chose...qui est
interprété au vol comme un vrai oui. La partie de billes commence et je
ramasse deux ou trois cents grammes de billes, que je n 'ai pas rendues.
Je croyais l' incident clos, mais le lendemain le maître m'interpelle,
ce soir tu m'attends à la sortie, j' ai à te parler, il paraît que tu as
dit ...Panique,
le soir, j'ai attendu quelques minutes décidé à faire
un exposé total, le chantage, l'acquiescement très incertain de
circonstance justifié par la revanche aux billes, j'ai attendu 5 minutes
et j'ai détalé à toutes jambes. Pas de suite, on n'en a plus parlé, je
suppose que le père avait dû se faire envoyer au diable, il le méritait
bien. Mais j'ai traîné le remords, je n'avais pas dit oui mais pas
vraiment non non plus et j'avais certainement perdu une deuxième fois la
confiance du maître. Si ça avait été maintenant je suis effrayé des conséquences
Depuis, je suis très réservé sur la parole des enfants qu' "on ne peut
pas mettre en doute", je suis effrayé parfois de ce qu'on peut leur
faire dire, car un enfant a peur d'être puni s'il ne sait pas sa leçon,
c'est à dire s'il ne dit pas ce qu'on attend de lui, l' enfant veut
faire plaisir et aime qu'on lui souffle la réponse. J'ai entendu dans ma
carrière des mensonges patents dits avec des accents incroyables de
sincérité et des accusés à tort, ne savoir comment se défendre. Prudence
donc.
Bonhomme Peti B craint d'avoir perdu l' estime de tous
Mais Il a soulagé sa conscience
Réconfortez-le vite
car actuellement
Il évoque Villon
"Et priez Dieu que tous nous veuille absoudre !"
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