mercredi 2 juin 2021

Beau village 19

     J' ai raconté qu' après six années dans un beau village, las de faire plusieurs fois par jour la provision d' eau à la source pas toute proche, nous avions décidé de le quitter, un peu cependant à contre-coeur, le passage dans ce village était riche de bien des souvenirs. Mon épouse obtint un poste à l' école maternelle   d' un chef - lieu de canton pourvu d' une belle grande école toute neuve, j' avais opté afin de me rapprocher d' elle pour une école à tous cours dans un village à  quelques kilomètres de là. Et voilà que je suis convoqué par l' Inspecteur au chef - lieu                       d' arrondissement, j' y vais le jeudi suivant. Que me veut-il ? Je suis méfiant et pas décidé cette fois à  m' en laisser conter - Monsieur B - oui, monsieur l' Inspecteur - j' ai votre dossier en main,  vous êtes un excellent maître - (oublié pour les promotions au choix pourtant)  - Je le crois effectivement M. L' I - Vous êtes fort en mathématiques, n' est-ce pas ? Vous êtes un esprit scientifique ? - (Je me rengorge comme un coq) - Et bien voilà, nous avons décidé d' ouvrir un Cours complémentaire à ...(justement le pays à la belle école) - tout est embryonnaire, on va utiliser les locaux  d' un vieil hospice désaffecté, le Directeur de  l' école des garçons assurera les matières littéraires et vous les matières scientifiques, avec le même horaire de 30 heures que les classes primaires et quelques surveillances, les entrées, les sorties,  l' interclasse de midi. On ouvre deux classes, une sixième, le recrutement est déjà fait et une cinquième ouverte aux élèves des villages voisins pourvus de leur certificat d'études - le démarrage sera difficile, aucun matériel, mais avec de la bonne volonté, ça doit réussir - vous serez deux pour ces deux classes, l'un dans l' une, l' autre dans la seconde  en alternance - Bon, merci, je compte sur vous, je sais que je peux compter sur vous, je  connais votre conscience professionnelle - Tout à fait, M. l' I. OK ! La rentrée  s' approche, je prépare le déménagement pour lequel j' ai droit à une indemnité mais je dois présenter trois devis différents, je les demande à un déménageur qui à lui tout seul me les fournit immédiatement, Bravo! Un vrai Pro ! mais quelques jours avant le départ   j' apprends que l' institutrice que ma femme remplace refuse de quitter son logement, et mon remplaçant est là à ma porte avec son mobilier, lettre à  l' inspecteur, entassement de mon déménagement dans un couloir, heureusement mes parents habitent à 25 km seulement de la nouvelle école, on se réfugie chez eux et on rejoint en bohêmes la nouvelle affectation en attendant stabilisation de la situation. Tout s' arrangera vite cependant. C' est la rentrée, j' ai ressorti  l' essentiel, c' est à dire les vieux livres que j' avais récupérés dix années auparavant lors d' une première affectation, manquée au dernier moment, en Cours Complémentaire (Je raconterai bientôt). Je commence la première heure avec la classe de  sixième, mon vieux collègue près de la retraite et en même temps Directeur de l' école primaire prend  la classe de cinquième et on alternera au fil des heures dans la journée, on ira dans une classe et puis dans  l' autre, lui le littéraire et moi le scientifique. Le problème,      c' est qu' il existe deux sortes d' enseignements, celui sans matériel et celui avec matériel et je suis tombé sur la deuxième catégorie. Je vais devoir, en plus de mes chères mathématiques, enseigner la physique et la chimie, Quelques  exemples, états de la matière, pression atmosphériques, pesées, densimètres, alcoomètres, leviers, dilatations,  Mariotte, Gay-Lussac, Archimède et autres amis, acides, bases et sels, oxygène, hydrogène etc... et encore etc...problèmes de physique, équilibrage des réactions chimiques, devoirs chaque semaine à rendre par les élèves. C' est très sérieux. Mais je  n' ai pas de garçon de laboratoire, ni de laboratoire, ni d' endroit dédié. Alors je reprends les brocs de mes corvées  d' eau, ça recommence, je demande à ma femme ses saladiers pour en faire des cristallisoirs, je récupère ça et là des tubes de verres que je chaufferai pour les tordre et les rendre aptes à mes expériences, je ressors le camping gaz que  j' utilisais au beau village pour réchauffer le lait, (déjà raconté), razzia dans la cuisine sur tout ce qui me semble utilisable, j' ajoute des fils électriques, du fil de fer, des pinces et des tournevis. Je retrouve une vieille caisse à munitions récupérée en fin de guerre, il en traînait partout et pas toujours vides, munie de deux barres latérales avec dégagement pour faciliter le transport, j' y entasse cet ensemble hétéroclite kit du parfait physicien- chimiste -électricien et je désigne deux porteurs qui assureront chaque jour la manutention pour faire suivre la caisse d' une classe à l autre, ils sont tout fiers de leur tâche, deux classes au début, trois classes l' année suivante, puis quatre classes... et je fais de l' oxygène pour activer les combustions, et je fais de l' hydrogène pour faire voler des bulles de savon et je fais ...tout ce que je peux faire avec pas grand' chose. La mairie me permet l' achat d' un minimum de départ de produits chimiques. Et on s' habitue à cet enseignement par caisse et arrosoir ballotés de classe en classe. Tout cependant émanant  d' une constante improvisation.  Mathématiques, je les ai toujours aimées, comme élève d' abord, car rien à apprendre, peu d' efforts à fournir sinon remuer un peu ses méninges, et  facile à enseigner. Seul ennui les corrections des devoirs et l' obstination de certains élèves à dire stupidement qu' ils n 'y comprennent rien suivis par les parents qui s' en étonnent en disant "Mon gamin, il est pas plus bête que les autres, il faut seulement savoir le prendre ..."  Plus tard quand le Cours complémentaire sera devenu un Collège, et moi un professeur de ce collège, ce sera ma matière essentielle d ' enseignement.  Physique, chimie, j' aime...cependant  j' envie un peu mon collègue qui initie ses élèves à la littérature, qui fait des dictées et des conjugaisons... et peut arriver le matin avec une petite serviette, la mienne est grande, je l' ai achetée exprès, on y trouve tout, de la ficelle, des colles, des pinces coupantes, des coquillages, des fossiles, des minéraux, et même un jour des escargots ou des oursins ...Je précise qu' il n' est pas question d' enseigner la physique ou la chimie sans travaux pratiques, ce serait aberrant... Une création de Cours Complémentaire, futur collège, à  l' époque, c' était la nomination de un ou deux professeurs, une recherche de local par la mairie et allez-y débrouillez-vous, merci... par la suite on m' affubla du titre de "pilier du collège" - fierté - médaille - Un exemple du sens du devoir à l' époque. La première année nous avions deux  classes communiquant par une porte, mon collègue directeur dut s' absenter loin pour le décès de sa mère, il        s' absenta deux ou trois jours, on ne renvoya pas les élèves, je me suis tenu dans l' ouverture de cette porte de communication et j' ai assumé les cours, tout seul, simultanément aux trente-cinq ou quarante élèves de chaque classe, français  d' un côté en même temps que mathématiques de l' autre par exemple, etc...et  j' assurai la discipline, avec énorme fatigue consécutive cependant. Prof simultané de 6ème et 5ème en toutes matières avec 75 à 80 élèves  et avec déjà quelques irrégularités cardiaques. Je me souviens d' un jour où ayant assuré mes cours toute une journée avec une fatigue extrême, le thermomètre consulté le soir indiqua 40°. Physique - chimie - passe encore, il y a pire ! les sciences naturelles, pas de leçon sans matériel non plus, j' installe un gros bac  en verre de récupération reste    d' un vieil accumulateur, je commence l' élevage des tétards de grenouilles qui adultes à chaque coup deviendront des crapauds . Pour oxygéner        l' eau, j' y ajoute  des plantes aquatiques  prélevées dans la Marne ou dans des mares. Sur les rebords des fenêtres je pose des boîtes pour y étaler des cotons  humides sur lesquels  je sème des graines de lentilles ou de tout ce qui me tombe sous la main aux fins d' étudier la germination. J' achète des moules ou des oursins, je mets en attente des couleuvres dans le formol. Le dimanche chez mes parents quand j' ai fini la correction des copies en retard, je fais pour les prochaines leçons la chasse aux araignées, aux papillons, à tous les insectes qui me tombent sous la main. Il faut suivre la nature, les fleurs, les fruits,  toujours en recherche. Demain je fais quoi ? Obsession... Le souci me poursuit, que faire en première heure et puis en deuxième  et puis...et puis...et avec quoi vais-je le faire. Anxiété permanente que je ressens encore, je ne m' en suis jamais totalement remis. Le dimanche, j' aide parfois mon père à bêcher son jardin, je l' ai toujours fait, en particulier en début de cette drôle de guerre où le Maréchal ayant décrété la nécessité d' un  "retour à la terre" la municipalité mit à notre disposition quelques parcelles d' un bien communal   qu' il fallut défricher pour y faire pousser quelques légumes sans lesquels on mourait de faim. Je fatigue fort, ,j' ai mal aux reins,  mais je suis heureux et je voudrais continuer à bêcher, l' esprit au repos. La fatigue est bonne , il en résulte une plénitude physique. La tête fatiguée, c' est un tourniquet de pensées enchevêtrées. Physique, chimie, sciences naturelles (ça s' appelait comme ça, maintenant ils ont trouvé d' autres noms plus savants), ce n' est pas tout, le pire est à venir, c' est à moi que reviennent les "travaux manuels" comme si ça ne suffisait pas et là je commence à regretter mon beau village vers lequel  je suis prêt à repartir avec mes brocs. Les instructions officielles restent assez vagues, disent en gros, qu' il ne s' agit pas d' apprendre des techniques, mais de faire appel au sens créatif des enfants en utilisant des matériaux simples qu' on peut se procurer facilement, facilement ils disent, dans l' environnement. On me laisse totale liberté d' improviser encore une fois. Bien sûr, j' ai décrypté, ça veut dire, débrouille-toi. Alors, j' achète un sac de plâtre, je fais faire des moulages de n importe quoi, des cartes de France en relief, je trouve des moules pour y couler des nains de jardin, je demande à la mairie l' achat de contre-plaqué, je récupère des morceaux de lames de scies à métaux cassées, je fais découper des lettres en bois pour les petites classes, je fais fabriquer des petits coffrets, des brouettes miniatures décoratives, j' achète des placages de bois pour faire de la marquetterie, je fais tordre artistiquement des gros fils de fer, etc...etc...j' improvise, j' improvise encore, mais à la fin de l' heure ils me laissent un local dans un désordre indescriptible, je devrai revenir faire  l' homme de ménage. J' y laisse aussi pas mal d' argent. J' ai les filles également, alors, là c' est simple, ma femme qui a suivi des cours pour un éventuel enseignement ménager ultérieur me donne un gros dossier de réalisations diverses que je leur confie en leur disant -montrez -moi que vous êtes capables d' en faire autant et même mieux- Les filles sont très attachées à leur réalisations et sont très souvent des élèves agréables, à part certes, quelques-unes. Je me souviens d' une qui, pour je ne sais quelles difficultés personnelles  ou mentales, cherchait souvent à fuir l' école et que j' ai dû maintenir par l' avant-bras, un grande fille de 15 ans,  pendant la moitié d' un de mes cours pour ne pas avoir à courir derrière elle au dehors de    l' école. Je précise que de toute ma vie de prof, je n' ai jamais fait un cours assis, toujours debout de l' un à l' autre. En fin d' année, exposition des travaux et vente pour récupérer quelque argent et acheter du matériel, une vraie auto-entreprise. J' en reviens à ma femme qui avait un diplôme d' enseignement ménager, quelques années après notre arrivée furent créées des classes dites "  d' enseignement ménager "  pour occuper utilement  les grandes filles proches de l' entrée  dans la vie active. Une non-titulaire fut nommée puis le poste mis en compétition, ma femme postula et fut refusée, la même personne plus jeune et moins qualifiée conserva son poste. Sans commentaire. Finies mes récriminations ? Pas tout à fait. Je suis également le professeur d' Education physique, parfois j'abandonne  ma caisse à munitions pour emmener la classe sur un terrain pas loin, et je les fais courir, sauter sans sautoir bien sûr, se baisser, se lever, et un et deux...et je reviens vite pour l' heure suivante retrouver mes saladiers ou casseroles pour un nouvel éveil scientifique chauffé au réchaud de camping. On doit aussi donner des cours de dessin, mon collègue s' en charge, dommage, ce serait reposant. Par contre on me charge des cours de musique. Je n ai jamais appris la musique, cependant j' ai toujours aimé  et sans être un génie musical, j' ai toujours su chanter un petit air rien qu' en voyant le nom des notes. Je connais donc assez bien mon solfège, c ' est facile autant que les mathématiques. Voici donc au collège un professeur de musique autodidacte 100%. Mais pourquoi pas, soyons modeste, quand on a le don. Les phonographes à ressort  à manivelle commencent à être remplacés par les électophones, le mien fera l' affaire avec les grands 78 tours, je l' apporte à ce Cours complémentaire qui commnence à devenir un Collège. Plus tard, on introduira dans les écoles, les flûtes à bec, en plastique ou de préférence en bois, de prunier par exemple, instrument de peu d' étendue à son très approximatif difficile à contrôler,  il faut savoir doser le souffle pour obtenir un son convenable à peu près juste et ne pas en sortir des crissements horribles. Imaginez trente-cinq à quarante gamins dans un local avec ces horribles sifflets. De quoi les rebuter à jamais de                  l' apprentissage de la musique. Plaignez le pauvre prof ! Je faisais des achats groupés de ces instruments pour obtenir une remise de 10% à mes élèves qui oubliaient parfois de me rembourser. Une élève de cinquième qui m' avait demandé une flûte et à qui je fis plusieurs fois un rappel pour non- paiement, après un de ces rappels, se leva, droite, et déclara à haute voix "Mon père m' a dit : tu diras à Coco que sa flûte il peut..." je n' ai pas bien compris ce qui suivait le "il peut",  la parole fut accompagnée d' un geste de la main très appuyé vers le haut et la fillette se rassit très digne. Silence dans la classe. Quoi ?  Qu' est-ce qu' elle a dit ? Le élèves se tournent vers moi en incompréhension totale. Je suis éberlué, mon esprit travaille à grande vitesse, je me redis le nom de l' élève et je me souviens  d' un lointain camarade d' enfance qui portait ce nom et que mon prénom Jacques était pour les familiers devenu "Coco". J' ai pensé, ça y est, tu es baptisé jusqu' à ta retraite, ils vont tous s' en souvenir. Avec un regard circulaire et une mimique appropriée j' ai fait comprendre aux autres élèves que ça ne voulait rien dire et qu' on laisse tomber et qu' on recommence à souffler tous le plus fort possible dans les flûtes et je n' ai jamais plus rappelé un non-paiement de quoi que ce soit à qui que ce soit.   Enfin, on nous construisit un beau collège dit d' enseignement général, avec des armoires de rangement, du matériel abondant, une salle spécialisée pour l' enseignement des sciences, des caisses partout dont nous  assurâmes nous-mêmes l' ouverture tout à la découverte du riche matériel dont on était doté. De jeunes collègues nantis d' un CAPES tout frais arrivèrent, professeurs dits "certifiés" et nous fûmes vite très nombreux. Moi, premier acteur de cette création je devins après plus d' une dizaine   d' années et des inspections spéciales pour une pérennisation dans mes fonctions, "Professeur d' Enseignement Général de Collège " (PEGC), on devait douter de moi, car ce fut long, on ne pouvait pas cependant douter de mon expérience acquise à la force du poignet, de l' imagination. et de la persévérance. La différence avec les jeunes arrivants était que le PEGC devait, à la demande, assurer deux matières d' enseignement, pour moi ce fut mathématiques, physique, chimie, de la 6ème à la troisième, plus une option telle que dessin ou musique ou travaux manuels, une autre différence fut aussi que nous devions un nombre d' heures de cours plus élevé et que le traitement de fin de mois était inférieur, selon le principe de travailler plus pour gagner moins. Une autre différence était aussi que nous les PEGC étions par notre origine, partie prenante dans la discipline, la surveillance des cours ou des couloirs, alors qu' un véritable professeur ne se sentait  pas toujours concerné  à la sortie de sa classe. On nous avait promis un alignement en horaires de cours et en traitement en récompense de nos efforts de pionniers, il ne vint jamais, on n' avait plus besoin de nous,  et je restai  donc un "sous professeur" avec un "sous paiement" et un "surservice" et une "sur implication" dans la vie de  l' établissement. Deux ans après  l' ouverture, on inaugura le beau collège, grande cérémonie ouverte par mon premier collègue, retraité, devenu Maire, avec les inspecteurs, même ma femme devenue Directrice de l' école de filles fut invitée, même les gendarmes, le percepteur, toutes les personnalités du bourg et on but le Champagne, un tas de monde  fit ou écouta de beaux discours, tout le monde se congratula pour cette belle réussite.  On me l' a raconté car moi  la mairie oublia de  m' inviter après m' avoir donné à tout- va , sauf ce jour-là, le titre de "pilier du collège " et je l' étais en effet, j' avais beaucoup porté sur mes épaules. Oubli bizarre. Même             l' inspecteur m' oublia, et oublia aussi ma note professionnelle,  je ne le vis plus.  Après quelques années des cars nous amenèrent des centaines d' élèves et bien sûr les locaux devinrent trop exigus, on annexa au collège des bâtiments dits "préfabriqués" absolument inchauffables, entre 0° et 5°certains matins d' hiver, stoïques les élèves gardaient les manteaux et soufflaient sur leurs doigts.  A mes débuts, le recrutement des élèves était sélectif, concours ou examen d' entrée en sixième, arrivée d' élèves munis du Certificat d' études primaires , pas de problème de niveau dans les classes très égales, pas de problèmes de discipline, respect du maître, confiance des parents. Ensuite on remplaça cet examen trop difficile et coûteux  à organiser par une admission sur examen des cahiers ce qui signifiait la porte grande ouverte et les classes devinrent de niveau inégal avec des élèves à mon avis trop jeunes pour être entassés à 11 ans dans des autocars, il fallait et il faut encore, je l' affirme,  une année de plus à       l' école primaire  pour les laisser mûrir et s' affirmer et ainsi les niveaux seraient différents. Je précise qu' on ne m' a jamais demandé le moindre avis et que la Pédagogie a toujours été à sens unique, Autorité vers exécutants. Autrefois on faisait redoubler, on considéra le redoublement et la sélection précoces comme des erreurs et on préféra créer des passerelles à différents niveaux ou des enseignements parallèles. On préféra orienter vers des structures diverses plutôt que sélectionner, on vit apparaître des classes " de transition", des passages en fin de cinquième vers des classe dites "préprofessionnelles de niveau" ou classe dites "ménagères". Une orientation  en fin de troisième vers l' enseignement classique long ou court et parfois envoi de ceux qui posaient quelques problèmes  vers les collèges techniques comme si les techniques demandaient moins d' intelligence. On créa des organismes d' orientation  qui pouvaient recevoir chaque élève, on discuta avec les parents, après des tests complets pour aller vers la meilleure voie. Le principe était certainement bon et les efforts de  l' Education nationale réels. Chaque élève avait sa chance. J' ai quitté le bateau depuis longtemps et je sais qu' il tangue souvent, le monde a changé, des problèmes sont apparus qui n' existaient pas à mon époque, ce n' est plus la même école dont je suis un fossile à épingler sur le mur d' un musée et je préfère fermer les yeux plutôt que regarder en arrière.

       

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